Les Pattes Courtes - Bulletin CCF N° 21

La morphologie caractérisée par des membres courts et parfois difformes correspond à une anomalie survenue au grès des mutations ou consécutive à un trouble du développement du squelette pendant la vie intra-utérine entraînant un défaut de croissance des os en longueur, Les os s'épaississent sans s'allonger proportionnellement et peuvent devenir difformes, torses. Chez les chiens de type basset, l'anomalie se limite au squelette des membres, la colonne vertébrale et la tête ont un développement normal. Cette modification des rayons osseux des membres est connue sous le nom d' achondroplasie. Cette particularité a été fixée par l'homme pour en faire, grâce à la sélection, la caractéristique de certaines races. Il convient de distinguer cette particularité de ce qu’on appelle le nanisme.


Définitions (réf. Dictionnaire encyclopédique des termes canins R. Triquet)
Achondroplosie : affection congénitale et peut-être héréditaire caractérisée par un arrêt du développement des os en longueur (peut-être) à l'origine des bassets, du bulldog, etc,
Basset : type de chien ayant le corps d'un autre chien plus grand dont il dérive, supporté par des membres raccourcis (et parfois tors).
Bassetisme : état caractérisé par une taille inférieure à la moyenne due surtout au raccourcissement des membres.

“Le Pembroke et le Cardigan, quelles différences ?” (extrait de l’article écrit par S.Taylor paru dans le Hors Série 98 éd. Corgis Club de France)
Le Cardigan doit être plus long de corps que le Pembroke et a le devant bombé avec les pieds tournés très légèrement vers l'extérieur. L'arc ne doit jamais être exagéré. Les pattes avant du Pembroke doivent être aussi droites que possible, tenant compte de sa poitrine large. Vues de profil, elles ne sont pas droites comme les pattes des terriers. Les pieds des Cardigans sont plus larges et plus ronds. Le pied rond chez le Pembroke est un défaut. Il doit être de forme ovale. Il ne faut pas perdre de vue les différences qui ont fait que le Pembroke et le Cardigan sont deux races distinctes.

Standards (NDLR bien distinguer bras et avant-bras)
Cardigan : l'avant-main.
Les épaules sont bien inclinées, formant un angle d'approximativement 90° par rapport au bras. Elles sont musclées. Les coudes sont bien au corps. L'ossature est forte jusqu'aux pieds. Les membres sont courts mais le corps n'est pas trop près de terre. Les avant-bras sont légèrement cintrés pour épouser la forme de la poitrine. Les pieds sont légèrement tournés en dehors. Les pieds sont ronds, serrés, assez grands.
Pembroke : l'avant-main
Les avant-bras sont courts et aussi droits que possible. Les bras épousent la forme de la poitrine. Forte ossature jusqu'aux pieds, Coudes bien ajustés au corps, ni décollés ni trop serrés. Les épaules sont bien inclinées formant un angle de 90° avec le bras. Les doigts sont forts, bien serrés. Les deux doigts médians sont légèrement avancés par rapport aux doigts externes. Les ongles sont courts.

PANOSTHEOSE (ou PANOSTITE ?)

Voici la traduction très librement résumée d’un article médical qui nous a été envoyée par Mair Jones-Rees. Il s’agit d’un problème assez répandu, notamment chez leschiens de bergers (selon certains témoignages chez le Corgi) et que nos vétérinaires semblent assez mal connaître. Nous prions les lecteurs d’être indulgents quant à la traduction approximative du terme panosthéose, “panosthitis” en anglais (note du trad.)

DESCRIPTION
L’une des principales conditions qui amènent un jeune chien à être exclu des rings d’exposition est la soudaine boiterie connu sous le nom de “panosthéose” et familèrement appellé “pano” par beaucoup d’éleveurs. Sur plus de 130 races reconnues par le Kennel Club américain, et plus encore par la FCI, un douzaine au moins pourraient être affectées. Cette mystérieuse maladie provoque une boiterie soudaine chez de nombreux jeunes chiens et est très souvent la cause de diagnostics erronés. On lui a donné des noms variés comme maladie des longs os, l’osteomyélite chronique, etc. Nous retiendrons “panosthéose” qui semble revenir le plus fréquemment. Elle a été décrite dès 1951 en Autriche et se retrouve depuis dans la littérature vétérinaire orthopédique en Suède, Allemagne, Hongrie, et auxEtats-Unis où l’on continue à réunir des informations.

SYMPTOMES ET DIAGNOSTIC
Les signes cliniques sont ceux qui sont évidents à l‘examen extérieur général du chien, par opposition à l’examen au microscope ou d’autres types d’études. Chez l’humain, cet examen se doit d’être complété par les impressions du patient. L’étude radiologique implique l’utilisation de rayons-X, l’étude hystologique demande l’euthanasie et la dissection des tissus en cause (les longs os des pattes). Heureusement, un éleveur prévenu sera certainement capable de diagnostiquer une panosthéose plus rapidement et pour moins cher que ne le ferait le vétérinaire.

La panosthéose est probablement une maladie des osthéoblastes (cellules jeunes de la moëlle de l’os) qui sont ces cellules dont l’organisme a besoin pour l’ossification.
Cela implique une nécrose des cellules graisseuses dans la moëlle des os longs. C’est une inflammation généralisée de certains os qui apparaît spécifiquement dans 5 des os longs du squelette : l’humérus, le radius, et le cubitus des membres avant; le fémur et le tibia des membres arrières. Le premier signe évident est la soudaine boiterie d’une patte avant. L’intensité et la gêne provoquée varient d’un chienà l’autre. Cela peut être si léger que le chien n’hésitera pas à marcher, ou au contraire si fort qu’il gémira et refusera de poser le membre atteint. Les exposants se plaignent souvent que cette boiterie apparait entre la date d’envoi de leurs formulaires d’inscription et le jour de l’expo, une fois que tout a été organisé, mais là, impossible d’établir une relation de cause à effet
scientifique ! Le degré de douleur n’est pas forcément en corrélation avec l’état d’avancée de la maladie constaté sur les radios. Bien que cette boiterie soit souvent observée sur un seul membre, on découvre généralement à la radio que dans 96 % des cas 2 os sont au moins simultanément touchés. Il peut se passer une ou plusieurs semaines entre les différentes phases. On peut diagnostiquer la “pano” avec un certaine fiabilité. Si vous pouvez obtenir une réponse précise à la douleur en stimulant l’os suspecté en son milieu, cela ressemble fort à la “pano”. Essayer d’appuyer là où peu de muscle recouvre l’os, mais seulement en son milieu, pas aux extrémités. Autrement, si la douleur se situeprécisément aux extrémités de l’os, cela doit vous amener à suspecter autre chose, car normalement, seuls un cancer des os ou la “pano” produisent une telle réaction à la douleur à cet endroit. En cas de doute, une visite chez le vétérinaire s’impose évidemment.

Les symptômes de la “pano” sont souvent confondus par les vétérinaires novices ou à l’expérience limitée, avec l’osthéocondrite disséquante de l’épaule, ou une dysplasie du coude. Sur un membre arrière, on peut aussi penser que le chien est dysplasique ou une blessure auligament. Une série de radios doit pouvoir confirmer au plus près un diagnostic de “pano”, que ce soit dans sa première phase, sa phase intermédiaire ou finale. Cependant, les signes en sont parfois si peu visibles qu’on peut les manquer.

La première phase est indubitablement associée à une douleur aigüe et l’on peut voir au moins une forme de lésion à la radio. Il y a comme un trouble, et une accentuation des bandes fibreuses autour du cortex (l’écorce de l’os). Les tisseux graisseux à cet endroit prennent une apparence similaire au granulome oesinophilique (tumeurs granuleuses). Le problème engendré par la congestion du canal médullaire est la principale raison d’une telle douleur; si jamais l’on perce cet os (par exemple en vue d’une biopsie), la douleur est immédiatement réduite.

La seconde phase est facilement reconnaissable à l’examen clinique par l’apparence tachetée des tissus médullaires, commencant aux environs du nutriment foramen, ce trou sur le côté de l’os d’où arrivent et repartent les vaisseaux sanguins. Dans cette seconde phase, les bords de ce trou sont caractéristiquement accentués, et le cortex de l’os est moins épais. La troisième phase est alors atteinte en 6 à 8 semaines. Dans certains cas, lorsque le canal médullaire (canal central de l’os) est très touché, on observe un remodelage de l’os qui s’explique par la formation de nouvelle cellules osseuses, en réponse à la perte d’épaisseur du cortex, et cela peut atteindre plusieurs millimètres. C’est cette enflure ou inflammation qui donne à la panosthéose son nom.

Durant l’approche de la troisième phase, la partie fibreuse développée au début se résorbe, donnant une apparence à nouveau normale aux radios. D’autre part, la production de sang par la moëlle revient à la normale. Cela peut prendre plusieurs mois à l’os pour retrouver une forme et une apparence normale, surtout si la “pano” a frappé l’animal dans sa prime jeunesse.

LES CAUSES DE LA PANOSTHEOSE
La cause principale est encore inconnue, heureusement, cette maladie s’auto-limite : elle suit un motif de progression et très généralement l’animal récupère à un stade à peu près normal avec ou sans traitement, si bien que seul un examen au microscope pourrait déterminer si la maladie a eu lieu ou non. Puisqu’on a déjà compris que la panosthéose est une maladie des cellules graisseuses de la moëlle osseuse sur les os longs chez le chien immature, c’est à partir de là que l’on doit étudier pour mieux comprendre et espérer trouver un traitement curatif ou préventif.

On a tout d’abord pensé que l’alimentation n’était pas en cause, bien que cette maladie apparaissait principalement sur des grandes races à croissance rapide (comme le Berger allemand). La prise de calcium ne semblait aussi n’avoir aucune occurence. Cependant, en regroupant des témoignages entre les éleveurs, on a mis en évidence que certains régimes pouvaient avoir une incidence sur la maladie (l’aggraver) ou en déclencher la prédisposition.En résumant, on constate que plus le régime alimentaire du chien est riche (spéficiquement lorsqu’il est sur-protéiné), plus fréquemment apparaissent des boiteries et les symptômes de la “pano”. Les uns après les autres, les gens m’ont dit qu’en changeant le menu de leur chien pour un régime peu protéiné mais toujours hautement digestible, et en les nourissant strictement, ils avaient stoppé l’évolution de la maladie dans leur élevage.

CORRELATIONS ENTRE LA RACE, L’AGE ET LE SEXE.
Quand cette maladie fut décrite pour la première fois, on lui avait donné le nom “d’ostéomyélite chronique du jeune Berger allemand” (note du traducteur : l’ostéomyélite est une inflammation des os et de la moëlle osseuse due aux staphylocoques). On a établi par la suite que d’autres races étaient touchées, comme le Rottweiler, l’Airedale, le Setter irlandais, le Pointer, le Doberman, le Pinscher, le Dogue allemand, le Basset-hound, le Saint-Bernard. Les observateurs de cette maladie l’ont repérée chez toutes les plus grandes races, mais l’ont aussi décelée chez le Mini Schnauzer, le Scottish Terrier et le Beagle.

Cette maladie évolue surtout à partir de 5 mois pour atteindre un pic aux alentours de 10 mois, puis diminue rapidement, avec de rares cas après 18 mois.

Le rapport entre les mâles et les femelles infectés par la “pano” est presque de 4 pour 1. Les signes cliniques sont plus sérieux et plus chroniques chez les mâles. Cela fait écho à un motif déjà vu ailleurs : le programme spacial américain avait déjà découvert que les femmes pouvaient mieux supporter le stress de l’accéleration G que les hommes. Et l’armée américaine avait défini que les chiennes peuvent courir 26% plus longtemps et nager 46% plus loin que les mâles !

TRAITEMENT
Un grand nombre de traitements ont été proposés et essayés, mais tous avaient un succès très limité et un effet palliatif partiel. Rien n’a pu prouver une relation notoire de cause à effet. Aspirine, antibiotiques, vitamine C, stéroïdes, compléments calciques et bien d’autres ont été essayés. Les analgésiques soulageraient la douleur, les corticoides ont une action anti-inflammatoire, mais dans tous les cas, leur utilisation prolongée peut entraîner d’autres problèmes, comme des hémorragies stomacales, des problèmes cardiovasculaires, des ruptures capillaires, etc. Un orthopédiste m’a dit un jour : “C’est comme traiter un rhume sur un humain. Si vous donnez un médicament, cela prendra environ 7 jours pour disparaitre, si vous ne donnez rien, cela prendra une semaine.” Dans le cas de la “pano”, cependant, cela peut prendre de 2 jours à 7 semaines pour que la douleur s’atténue. Bref, le meilleur résultat s’obtient encore en ne faisant rien; laissez le chien décider par lui même combien de poids sa patte peut supporter et attendez.

CONCLUSION
En résumé final, la panosthéose est une maladie auto-limitée qui affecte beaucoup des longs os des pattes chez le chien, avec une prédominance chez les grandes races entre 5 et 18 mois. Cette maladie est apparemment sans relation avec d’autres lésions du squelette ou du système sanguin, et apparait seulement chez le chien, chez certaines races plus que d’autres. La cause est inconnue, mais les régimes hautement protéinés accentuent les symptômes ou les font durer plus longtemps. La panosthéose s’auto régule, elle disparait qu’on la traite ou non.

© Fred Lanting, Canine Consulting.

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